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27e édition des Journées photographiques de Bienne

A l’ère où l’image est de plus en plus mobile, immersive, plurielle et éclatée, où la modélisation du regard passe par l’écran et les plateformes numériques, la 27e édition des Journées photographiques de Bienne questionne le banal, l’ordinaire, le familier comme résistance face à la prolifération d’images sensationnelles qui s’imposent avec insistance dans nos vies. Le festival présente une génération de photographes émergent·e·s qui rend visibles avec délicatesse des phénomènes qui ont un impact sur notre environnement et notre quotidien, ou même les transforment, mais qui échappent à nos regards aujourd’hui si sollicités et parfois aveuglés.

L’image du banal va à l’encontre du sensationnel. Elle nous incite à observer ce que l’on perçoit comme habituel ou familier. Ancrée dans notre quotidien, indexée sur un monde stable, compréhensible et rationnel, la photographie du banal s’oppose à toute certitude ou à toute affirmation. A l’encontre des images “bruyantes” qui s’imposent par leur immédiateté et leur potentiel émotionnel, l’image du banal se construit dans un temps ralenti et est habitée par une sorte de fragilité du sujet et du sens. Elle observe le monde contemporain en constante transition avec discrétion et poésie. Dans une société où l’écran constitue le paradigme de la vision contemporaine, cette édition vise à amener nos regards à relire le monde qui nous entoure et à écouter ce qu’il murmure.

Dans la cour intérieure de la maison Farel, le toit incliné de la salle accueille une oeuvre monumentale de Pedro Rodrigues (PT/CH) intitulée « movement in the alpine landscape », accessible pendant les heures d'ouverture du Farel Bistro.